La station de sauvetage à Ouessant, c’est une très vieille histoire, qui commence en 1866 avec la construction d’un abri et d’une cale de mise à l’eau du canot grâce à un chariot muni d’un treuil. Au fil des années, des aménagements sont opérés pour répondre aux besoins des nouveaux moyens maritimes. Les derniers datent de 1995, afin d’accueillir le nouveau canot, le SNS 081 Île d’Ouessant.
À présent, il convient de prévoir l’arrivée, en 2025, d’un nouveau navire de 17,05 mètres, de la nouvelle génération, un NSH1 (navire de sauvetage hauturier de type 1)
« Dans ce navire pourront prendre place huit naufragés valides ou deux blessés allongés, en plus de six membres d’équipage. Il sera construit au chantier naval Couach, explique Gérard Rivoal, directeur du programme Nouvelle flotte de la SNSM. Cela nous amène à repenser la station d’une manière globale pour accueillir, dans les meilleures conditions, le nouveau navire de sauvetage et offrir aux sauveteurs des locaux parfaitement adaptés à leurs besoins. C’est la raison pour laquelle l’opération sera menée en deux phases. »
500 000 euros de travaux à prévoir
Dans un premier temps, une fois le permis de construire obtenu, début 2021, des travaux seront menés pour la construction d’un nouvel espace sanitaire et administratif pour les quinze sauveteurs ouessantais et pour une extension de l’abri, ce dont se réjouit
Ludovic Avril, le président de la station. Cette opération est estimée à 500 000 euros, entièrement financés par les dons.
La seconde phase de l’opération concernera les installations techniques de l’abri afin de préparer l’arrivée du nouveau navire.
« Le bâtiment sera obligatoirement rallongé pour accueillir le NSH1, plus long de 3 mètres et plus large de 60 centimètres que le canot actuel. Il est prévu, également, la création d’une rampe d’accès pour le transport sanitaire (en moyenne deux par mois). S’ajoutent naturellement la rénovation du rail sur la cale, longue de 85 mètres et large de 6 mètres, ainsi que le chariot et le treuil permettant la mise à l’eau. Une mise à l’eau du navire qui se fait par l’avant – comme c’est l’usage en Grande-Bretagne – afin d’être tout de suite manœuvrant, vu la configuration du site. » Selon les prévisions, cette seconde phase des travaux devrait durer entre six et huit mois.
S’agissant du financement du canot et de l’abri, la SNSM a passé un accord avec la compagnie Penn Ar Bed, qui assure la liaison entre le continent et Ouessant. Depuis juillet, chaque client en partance pour l’île peut faire un don de 1 euro, voire davantage, au moment de la réservation. L’opération est prévue pendant trois saisons touristiques et les fonds récoltés aideront au financement.
Article rédigé par Francis Salaün dans le magazine Sauvetage n°154 (4ème trimestre 2020)